
Sylla
Lucius Cornelius Sulla (vers 138 – 78 avant J.-C.) était un général et homme d’État romain de premier plan de la fin de la République romaine. Sa vie a été marquée par des succès militaires, une ambition politique et une dictature controversée qui a considérablement influencé le cours de l’histoire romaine.
Voici un aperçu des aspects clés de sa vie et de son héritage :
Début de sa vie et carrière :
- Né dans une famille patricienne, bien que tombée dans une relative obscurité.
- A commencé sa carrière militaire sous Gaius Marius, se distinguant lors de la guerre de Jugurtha et des guerres contre les Cimbres et les Teutons.
- A servi comme préteur puis comme gouverneur de Cilicie.
- A joué un rôle significatif en tant que général lors de la guerre sociale (91-88 avant J.-C.).
Rivalité avec Marius et guerres civiles :
- Sa relation avec Marius, initialement de coopération, s’est détériorée en une amère rivalité.
- Cette rivalité a dégénéré en la première de plusieurs guerres civiles romaines lorsque Sulla a marché sur Rome avec son armée en 88 avant J.-C. après que le commandement de la guerre contre Mithridate VI du Pont ait été confié à Marius.
- Après une période d’exil et d’autres campagnes militaires en Orient contre Mithridate, Sulla est retourné en Italie et a mené une deuxième guerre civile (83-82 avant J.-C.) contre les partisans de Marius. Il en est sorti victorieux.
Dictature et réformes :
- Suite à sa victoire dans la guerre civile, Sulla fut nommé dictateur legibus scribundis et rei publicae constituendae (« pour l’écriture des lois et la réorganisation de la république ») en 82 avant J.-C. Ce fut une nomination sans précédent et sans limite de mandat.
- En tant que dictateur, Sulla a mis en œuvre une série de réformes constitutionnelles importantes visant à restaurer le pouvoir du Sénat et à limiter l’influence des assemblées populaires et des tribuns.
- Il a augmenté la taille du Sénat en y admettant de riches chevaliers.
- Il a réformé les tribunaux et établi des quaestiones perpetuae (tribunaux permanents) pour des crimes spécifiques.
- Il a considérablement réduit le pouvoir des tribuns de la plèbe, exigeant l’approbation sénatoriale pour leurs lois et leur interdisant d’occuper des magistratures supérieures.
- Il a formalisé le cursus honorum, la séquence des fonctions politiques, et a rétabli des intervalles entre l’exercice de la même fonction.
- Sulla a également eu recours à la proscription, la publication de listes d’ennemis de l’État, qui pouvaient être tués impunément et dont les biens étaient confisqués. Cela a entraîné la mort de nombreux opposants politiques et de riches individus.
Démission et mort :
- Dans une décision surprenante, Sulla a démissionné de sa dictature en 79 avant J.-C., rétablissant un gouvernement consulaire (modifié).
- Il s’est retiré dans sa villa et a passé ses dernières années à écrire ses mémoires.
- Il est mort en 78 avant J.-C.
Héritage :
- La dictature de Sulla a marqué un tournant dans l’histoire de la République romaine. Bien qu’il ait cherché à restaurer la structure de pouvoir traditionnelle, ses actions, en particulier l’utilisation de la force militaire dans la politique romaine et la nature sans précédent de sa dictature, ont créé un dangereux précédent.
- Ses réformes se sont avérées largement insoutenables à long terme, mais elles ont révélé les tensions profondes au sein de la République et ont contribué à son déclin final et à la montée de l’Empire romain.
- Il reste une figure controversée de l’histoire romaine, considéré par certains comme un restaurateur de la République et par d’autres comme un tyran impitoyable. Ses compétences militaires sont généralement reconnues, mais ses méthodes politiques et la violence de son règne sont fortement débattues.