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922VE – Quadrans Veturia – Tiberius Veturius

Avers : Anépigraphe

Tête d’Hercule à droite, coiffée de la peau de lion dans le champ, derrière trois points.

Revers : TI. V(ET)VR. ROMA  (Tiberius Veturius. Rome)

Strigile et vase à parfums attaché avec des lanières.

BnF 4.60g

Atelier

Rome

Datation 137 avant J.C.

Matière Alliage cuivreux

Gens : Veturia

Références : RRC 234/2a – B.2 (Veturia) – Syd.528

Variante 2 : Légende au revers : TI·(VET) ROMA

Références : RRC 234/2b – B.2 (Veturia) – Syd.528a

BnF 5.51g
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon

La famille Veturia, dont le nom s’orthographiait primitivement Velusia, comme Valeria s’orthographiait Valesia, remonte à la plus haute antiquité, et était d’origine Sabine. Plutarque et d’autres anciens auteurs mentionnent le sabin Veturius Mamurius, contemporain de Numa, et célèbre pour avoir fabriqué onze boucliers exactement semblables à un autre qui était tombé du ciel. Son éloge formait un des principaux sujets du chant des prêtres Saliens P. Veturius Geminus Cicurinus fut consul en 255 (499 av. J.-C.), la onzième année de la république. T. Veturius Calvinus fut deux fois consul, d’abord en 420 (334 av. J.-C.), époque où fut conclu le traité qui accordait le droit de cité aux Samnites et aux Campaniens, puis en 433 (321 av. J.-C.). C’est pendant ce second consulat qu’eut lieu, contre les Samnites, la campagne qui aboutit au désastre des Fourches Caudines. Nous citerons encore L. Veturius Philo, consul en 548 (206 av. J.-C.). Sur les médailles on rencontre seulement le nom de Ti. Veturius, qui fut monétaire vers 625 (129 av. J.-C.), peut-être avec C. Minucius Augurinus et Sex. Pompeius Fostlus.
Les types du denier de Ti. Veturius sont fort intéressants; Mommsen croit qu’ils rappellent la paix de Caudium . On connaît ce désastreux traité par lequel l ‘armée romaine, attirée dans un piège et surprise par les Samnites, consentit à passer sous le joug, chaque soldat n’ayant qu’un seul vêtement et dépouillé de ses armes; on devait, en outre, laisser six cents chevaliers en otage. Les consuls T. Veturius Calvinus et Sp. Postumius Albinus subirent les premiers cet affront humiliant. Suivant le récit de Tite-Live, la paix des Fourches Caudines fut consacrée par ces imprécations : « Que le peuple par qui seront enfreintes les conditions arrêtées,tombe sous les coups de Jupiter, comme le porc sous ceux des féciaux . » Malgré le rapprochement que l’on peut faire entre ce texte et le type du revers du denier, où l’on voit deux guerriers, un Romain et un Samnite, qui prêtent serment sur un porc, nous pensons qu’un monétaire romain eût difficilement osé retracer sur ses espèces un désastre pareil à celui des Fourches Caudines et s’en enorgueillir comme d’un souvenir de famille. Il s’agit beaucoup plutôt du serment d’amitié que se prêtèrent mutuellement les Campaniens et les Romains lorsque le consul T. Veturius Calvinus eut fait accorder aux premiers en 420 (334 av. J.-C.) le droit de cité . C’était là un événement glorieux dont les deux partis avaient lieu de se féliciter. Aussi, tandis que ce serment est reproduit sur des deniers romains, nous le rencontrons pareillement, à une époque antérieure, soit sur les monnaies à légendes osques et latines frappées par les Italiotes confédérés , soit sur les pièces d’or émises par les Romains eux-mêmes dans un atelier de la Campanie, à Capoue probablement. La prestation du serment sur le corps d’un cochon était un usage qui remontait à la plus haute antiquité. Déjà chez les Grecs, on immolait un cochon pour l’expiation d’un crime et la guérison de certaines maladies. Chez les Romains et les populations italiotes, c’était l’usage de jurer les traités de paix sur le corps d’un cochon immolé solennellement à cette occasion, par un sacerdos fecialis, en habit de laine et couronné de verveine. Nous avons cité tout à l’heure un passage de Tite-Live dans lequel on invoque le sacrifice du porc par les féciaux en jurant d’observer le traité de Caudium. Voici, en effet, la prière que le même auteur met dans la bouche du pater patratus, le chef du collège des féciaux, qui était chargé de consacrer les traités et de déclarer la paix ou la guerre : « Audi, Jupiter, audi, pater patrate populi Albani; audi, tu, populus Albanus : ut illa palam prima postrema ex illis tabulis ccrave recitata surit sine dolo malo, utique ca hic hodie reetissime intellecta sunt, illis legibus populus romanus prior non deficiet. Si prior defexit publico eonsilio, dolo malo; tu, illo die, Jupiter, populum romanum sic ferito, ut ego hune porcum hic hodie feriam : tantumque magisferito, quanto magis potes pollesque . » C’est, pour ainsi dire, le commentaire du type monétaire que nous avons sous les yeux. Le pater palratus, en signe d’alliance, tuait le cochon à coups de pierre, d’où l’expression foedus ferire; cette pierre sacrée, lapis Capitolinus, était le symbole même de Jupiter Feretrius qu’on appelait aussi Jupiter lapis. Le personnage qui, sur notre denier, tient le porc dans ses bras est un sacerdos fecialis qui s’apprête à frapper sa victime.

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Christopher Merat

Je suis le rédacteur de ce site, numismate et avant tout passionné d'Histoire et de mythologie.