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1511VA – Denier Valeria – Lucius Valerius Acisculus

Avers : ACISCVLVS

Tête de Jupiter à droite, derrière, une petite pioche (Acisculus). Le tout dans une couronne de laurier.

Revers : L. VALERIVS (Lucius Valerius)

Anguipède géant de face prenant de la main droite l’éclair de Jupiter qui a frappé son flanc et la main gauche levée à l’agonie.

BnF 3.89gr

Atelier

Rome

Datation : 45 avant J.C.

Matière : Argent

Gens : Valeria

Références : RRC 474/4 – B.21 (Valeria) – Syd.1002

Descriptif : Les principaux types de ce denier extrêmement rare font référence au mythe de la Gigantomachie, une bataille cataclysmique entre les dieux de l’Olympe et les Géants d’origine terrestre qui a eu lieu lorsque les premiers se sont imposés comme les nouveaux dirigeants du cosmos. Dans ce conflit titanesque, les géants, qui étaient traditionnellement représentés avec des serpents pour jambes en signe de leur origine en tant que fils de Gaïa, étaient dirigés par leur roi Porphyrion. Selon la version romaine du mythe grec, Porphyrion attaqua Hercule et Junon et était sur le point de les détruire lorsque Jupiter inspira un désir de Junon au roi géant. Alors que Porphyrion était ainsi distrait, Jupiter en profita pour l’abattre d’un coup de foudre tandis qu’Hercule lui tira dessus d’une flèche. L’avers de la présente pièce représente Jupiter, le tueur de Porphyrion, tandis que le revers illustre l’agonie du plus grand des géants alors que la foudre dépasse de son côté. Le symbole de pioche qui apparaît avec la tête de Jupiter sur l’avers est une référence calembour au cognomen du monnayeur. Le mot latin pour « choisir » était acisculus. Ces types remarquables ne sont apparus que brièvement sur cette question de L. Valerius Asciculus, ce qui a conduit David Sear à suggérer qu’ils ont pu être interprétés (peut-être à juste titre) comme une allégorie de l’intention de Jules César de renverser l’ancien ordre dans lequel le Sénat était suprême. et s’établir comme un Jupiter sur terre pour gouverner le monde romain en tant que roi. Il est bien connu que les allusions à la royauté et à la divinité de César ont joué un rôle important en poussant la cabale des libérateurs sénatoriaux à l’assassiner le 15 mars 44 av.

Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon

Tous les types des monnaies de L. Valerius Acisculus se rattachent à l’origine mythologique dela famille Valeria et se résument dans les idées de force et de valeur, unies à celles de santé et de salut qu’on retrouvait étymologiquement dans le mot valere.

L’explication mythologique du géant anguipède qui tient la foudre (n. 21) est due à M. le baron de Witte. C’est le géant Valens, le même mot, au fond, que Valerius. La légende mythologique raconte que Coronis, fille de Phlégyas et mère d’Esculape, était sur le point de donner le jour à son fils, quand le corbeau vint annoncer à Apollon que Coronis avait épousé Valens, fils d’Elatus, union d’où devait sortir Esculape. Irrité de l’infidélité de sa maitresse. Apollon perça de ses traits les deux amants. Une autre tradition appelle le héros Valens du nom de Lycus , loup, et nous avons vu que le loup est le symbole de l’Apollon du mont Soracte, près de Faléries. Le géant Valens, le type de la puissance, de la force et de la valeur, est représenté, dans la mythologie, comme luttant contre les dieux : il tient la foudre comme Jupiter, et sur notre denier, il est directement opposé au père des dieux dont la tête figure au droit. Son nom répond à Valenlia, nom primitif de Rome, à Valeria Luperca et à l’aigle Valeria, comme Lycus rappelle la louve nourricière des fondateurs de Rome et correspond à Lupa, Luperca ou Valeria Luperca : on voit que les deux traditions mythologiques se confondent.
Nous avons dit que le nom de Valerius, à côté de l’idée de force, implique aussi l’idée de santé, de guérison, en prenant pour étymologie de ce nom les mots latins valere, valetudo. Or, Valens, le père d’Esculape, est un héros qui rend la santé; le nom grec d’Esculape,(sine cruribus) et désigne un héros qui n’a pas de jambes; d’ailleurs, dans la mythologie grecque, les géants sont presque toujours représentés anguipèdes. 

Lieux de découverte (2 exemplaires)

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Christopher Merat

Je suis le rédacteur de ce site, numismate et avant tout passionné d'Histoire et de mythologie.