
1371MA – Denier Manlia – Lucius Manlius Torquatus
Avers : SIBYLLA
Tête d’une Sibylle à droite.
Revers : L TORQVAT / III VIR (Lucius Torquatus tresviri, Lucius Torquatus triumvir monétaire)
Trépied surmonté par une amphore entourée de deux étoiles; le tout dans un torque.
INDICE DE RARETE : 8
1
10+
ATELIER : Rome
Datation : 65 avant J.C.
Matière : Argent
Gens : Manlia
Références : RRC 411/1b – B.12 (Manlia) – Syd.835a
Le monétaire qui a frappé ce denier est Lucius Manlius Torquatus.
Il est une figure marquante de la fin de la République Romaine et un membre de la très ancienne et noble gens Manlia.
Voici les informations essentielles sur lui et son parcours politique :
👤 Identité et carrière politique
Nom Complet : Lucius Manlius Torquatus (il existe plusieurs Lucius Manlius Torquatus, mais celui-ci est le plus connu de cette période).
Fonction Monétaire : Il est le Triumvir Monétaire (III·VIR) en 65 av. J.-C., l’année même où il est devenu consul.
Consulat : Il a été élu Consul en 65 av. J.-C. avec Lucius Aurelius Cotta. Son élection est intervenue après que les consuls initialement élus pour cette année-là aient été condamnés pour brigue (corruption électorale).
Rôle dans la Conjuration de Catilina : Il a été un allié politique et un fervent partisan de Cicéron lors de la célèbre Conjuration de Catilina en 63 av. J.-C., aidant à réprimer la tentative de coup d’État.
Fin de carrière : Plus tard, durant la guerre civile entre Jules César et Pompée, il se range du côté des Optimates (la faction conservatrice menée par Pompée). Il est capturé par les forces de César en 48 av. J.-C. et exécuté en 47 av. J.-C.
📜 Le Monétaire et l’Iconographie de la Monnaie
Comme c’est souvent le cas sous la République, Lucius Manlius Torquatus a utilisé son droit de frappe pour glorifier son lignage.
Le Torque (Le Collier) : L’élément le plus visible au revers est le torque (collier celtique) qui entoure le motif. C’est une référence directe à son illustre ancêtre, Titus Manlius Imperiosus Torquatus, qui a gagné ce surnom (Torquatus) en 361 av. J.-C. après avoir tué un guerrier Gaulois en duel et lui avoir arraché son collier comme trophée.
La Sibylle et le Trépied : Ces motifs font écho à des événements religieux et politiques contemporains ou récents. Ils sont liés à la restauration des Livres Sibyllins, un recueil de prophéties d’État qui avait été détruit lors de l’incendie du Capitole en 83 av. J.-C. Le monétaire, ou sa famille, était probablement lié au collège de prêtres chargé de la garde de ces livres. La Sibylle est la prophétesse, et le trépied est un symbole souvent associé à la prophétie (par exemple, Apollon).
En résumé, ce denier n’est pas seulement une pièce de monnaie, c’est un puissant outil de propagande qui célèbre l’histoire légendaire de la famille Torquatus et son rôle dans la vie religieuse et politique romaine de l’époque.
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
L. Manlius Torquatus. Triumvir monétaire vers 700 (54 av. J.-C.)
Ce personnage est L. Manlius Torquatus qui, en 692 (62 av. J.-C.) accusa Sylla de complicité avec Catilina . Préteur en 70) (49 av. J.-C.), il fut abandonné de ses soldats qui se déclarèrent pour César et il dut rejoindre précipitamment Pompée en Grèce. L’année suivante, il commandait Oricum, quand cette ville tomba au pouvoir des Romains ; après la bataille de Pharsale, il se réfugia en Afrique en 708 (46 av. J.-C.) ; il périt lorsque, après la défaite de son parti, il se préparait à passer en Espagne. Il fut triumvir monétaire vers l’an 700 (54av. J.-C.) . La tête de la Sibylle et le trépied qu’on voit sur ses monnaies sont les emblèmes du quindecimviral, dont a fait partie le monétaire ou l’un de ses ancêtres. On sait que ce collège des Quindecim viri sacris faciundis, était composé de quinze prêtres chargés de veiller à la garde des livres sibyllins; le praefericulum est l’emblème des rites sacrés qu’ils devaient accomplir, et les deux étoiles sont Phébus et Diane auxquels ces quindecimvirs étaient consacrés . Des deniers de T. Carisius et de L. Valerius Acisculus paraissent se rapporter également à la Sibylle et à ses livres sacrés.
Lieux de découverte (22 exemplaires)