
1317PA – Denier Serratus Papia – Lucius Papius
Avers : Anépigraphe
Tête de Junon Sospita à droite, coiffée de la peau de chèvre; derrière, marque de contrôle. Bordure de perles et de bobines.
Revers : L.PAPI (Lucius Papius)
Griffon bondissant à droite; en dessous, marque de contrôle. Bordure de perles et de bobines.
INDICE DE RARETE : 3
1
10+
ATELIER : Rome
Datation : 79 avant J.C.
Matière : Argent
Gens : Papia
Références : RRC 384/1 – B.1 (Papia) – Syd.773
1. 🏛️ Identité et Origine de la Gens
Nom : L. Papius (Lucius Papius).
Fonction : Triumvir Monetalis (Un des trois magistrats chargés de la frappe des monnaies).
Gens (Famille) : La Gens Papia était une famille plébéienne, probablement originaire de la ville de Lanuvium, située au sud-est de Rome.
Lien familial : Il est conjecturé qu’il pourrait être le père de L. Papius Celsus, un autre monétaire qui a frappé des monnaies en 45 av. J.-C. (RRC 472/1), également en utilisant l’iconographie de Junon Sospita, déesse protectrice de Lanuvium.
2. 🔱 Iconographie et Référence à Lanuvium
Le denier de L. Papius est fortement marqué par la culture de sa ville d’origine :
Avers (Droit) : Tête de Junon Sospita (Junon la Salvatrice), la divinité la plus importante de Lanuvium, coiffée de sa peau de chèvre caractéristique.
Revers : Un Griffon bondissant, l’animal sacré associé à Junon Sospita.
Thème : En choisissant ces types, L. Papius met en avant son attachement à Lanuvium, renforçant l’idée que les monétaires utilisaient souvent leurs émissions pour célébrer leur lignée ou leur ville.
3. ⚙️ Le Système des Symboles (Control-Marks)
La caractéristique la plus remarquable du monnayage de L. Papius est l’utilisation d’un système complexe et vaste de symboles ou marques de contrôle (plus de 200 combinaisons différentes) sur l’avers et le revers.
Objectif : Ces marques servaient à identifier les paires de coins (matrices), permettant de réguler la production et de localiser rapidement les responsables en cas de défaut ou de fourrage (frappe sur âme de métal vil).
Théories : Les numismates ont beaucoup débattu sur la signification de ces symboles. Une théorie populaire suggère qu’ils représentent des outils, des produits ou des insignes de diverses guildes professionnelles (collegia) de Rome (vignerons, artisans, musiciens, etc.) qui auraient été impliquées dans la frappe de cette importante émission. Cependant, l’historien numismate Michael H. Crawford (RRC) penche plutôt pour une sélection aléatoire d’objets du quotidien.
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
L. Papius. Monétaire vers 675 (79 av. J.-C.)
Ce magistrat est inconnu historiquement ; c’est conjecturalement qu’on le regarde comme le père de L. Papius Celsus, le monétaire qui va suivre. Le denier décrit ici est très commun et il offre des variétés de symboles extrêmement nombreuses ; il est dentelé et souvent fourré. Ces circonstances sont celles qui caractérisent, comme nous le savons déjà, une abondante émission de numéraire, dans un moment de pressant besoin. Au droit, figure la tête de Junon Sospita, particulièrement adorée à Lanuvium, berceau de la famille du monétaire. On connaît la description que Cicéron nous a laissée des attributs de la grande déesse de Lanuvium ; sa statue est conservée au musée du Vatican. Elle avait la tête couverte d’une peau de chèvre, tenait une haste et un bouclier, et portait des chaussures recourbées (calceoli repandi). Des monnaies de différents monétaires de la république, comme L. Procilius et M. Mettius, la représentent combattant dans un bige. Un serpent qui lui était consacré, habitait une grotte à côté de son temple; tous les ans, une jeune fille était chargée de pénétrer dans la caverne pour porter au monstre sa nourriture. Si elle était vierge, elle sortait saine et sauve; dans le cas contraire elle était dévorée. La Junon guerrière de Lanuvium, dont le culte avait pénétré à Rome de bonne heure, est appelée Junon Sospita, celle qui sauve, qui donne le salut à la vertu, ou Caprolina, à cause de sa peau de chèvre. Son caractère guerrier la fit assimiler à la Junon Marlialis, mère de Mars. Des monuments grecs qui représentent la Junon guerrière, montrent des griffons qui sortent de sa stephanè, pour indiquer son caractère guerrier, le griffon ayant effectivement cette signification. C’est pour cela qu’on voit cet animal au revers du denier de L. Papius, comme attribut de Junon Sospita dont la tête figure au droit des mêmes pièces .
Lieux de découverte (501 exemplaires)