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1286MA – Denier Marcia – Lucius Marcius Censorinus

Avers Anépigraphe

Buste lauré d’Apollon à droite. Avec ou sans marque de contrôle, devant ou derrière la tête.

Revers : L. CENSOR (Lucius Censorinus)

Le satyre Marsyas, barbu et nu marchant à gauche, saoul, tenant une outre sur l’épaule; derrière, une colonne. Avec ou sans marque de contrôle dans le champ.

British Museum 4.19g

1

10+

ATELIER : Rome

Datation 82 avant J.C.

Matière Argent

Gens : Marcia

Références : RRC 363/1 – B.42 (Marcia) – Syd.737

Le monétaire responsable de l’émission de ce denier est Lucius Marcius Censorinus.

Voici les informations clés sur ce personnage et son rôle dans la frappe de cette monnaie :

 

1. Identité et Famille

  • Nom : Lucius Marcius Censorinus.

  • Fonction : Il était l’un des tresviri monetales (trois monétaires) de la République Romaine pour cette période.

  • Lien Familial : Il appartenait à l’illustre gens Marcia. Le revers de la pièce, avec la figure de Marsyas, est un hommage direct à sa famille et à son ancêtre légendaire, Marsyas, dont la statue se trouvait sur le Forum.

 

2. Contexte Historique et Politique

  • Date d’émission : 82 av. J.-C. (bien que certaines études le rapprochent de juillet 83 av. J.-C., immédiatement après l’incendie du Capitole).

  • Faction Politique : Lucius Marcius Censorinus était un fervent partisan de la faction marianiste (ou populaire), opposée à Sylla (Sulla) durant la première guerre civile romaine.

  • But de la frappe : Cette émission monétaire était cruciale. Elle a été frappée à Rome pour financer les opérations militaires des marianistes, qui levaient une grande armée pour faire face au retour de Sylla d’Orient.

  • Lieu de Frappe : La frappe a eu lieu dans un atelier de fortune (moneta d’urgence) car l’incendie du Capitole en juillet 83 av. J.-C. avait détruit le bâtiment de la Monnaie (connecté au Tabularium).

 

3. Symbolisme de la Pièce

Le choix des motifs est un acte de propagande politique fort :

  • Marsyas (Revers) : La figure du satyre Marsyas était un symbole de la liberté (ius libertatis) et des droits civiques à Rome, un thème cher à la faction marianiste, qui se présentait comme la défenseuse des droits du peuple.

  • Apollon (Avers) : La tête d’Apollon pourrait être liée aux Ludi Apollinares (Jeux apollinaires) ou simplement être un motif traditionnel populaire, bien qu’Apollon ait été un motif récurrent sur les monnaies marianistes de l’époque.

Variante 1 : marques de contrôle à l’avers et au revers.

Référence : RRC 363/1a

British Museum 4.03g

Variante 2 : marque de contrôle seulement à l’avers.

Référence : RRC 363/1b

British Museum 4.34g

Variante 3 : marque de contrôle seulement au revers.

Référence : RRC 363/1c

British Museum 3.54g

Variante 4 : absence de marque de contrôle.

Référence : RRC 363/1d

British Museum 3.82g

Pour voir d’autres exemplaires de cette monnaie :

Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon

L. Marcius Censorinus. Monétaire vers 670 (84 av. J.-C.)

Ce personnage fut triumvir monétaire avec P. Crepusius et C. Mamilius Limetanus . La date des deniers que ce collège fit frapper a été à peu près fixée par l’examen des trouvailles dans lesquelles on les a rencontrés; mais on sait fort peu de chose sur chacun des monétaires. Mommsen pense que L. Censorinus est probablement le frère du monétaire C. Marcius Censorinus dont nous venons de voir les monnaies. On le regarde comme le père de L. Marcius L. f. Censorinus, un des plus ardents partisans de Marc Antoine, qui fut préteur en 711 (43 av. J.-C.) et consul en 715 (39 av. J.-C.). Sur le denier n. 24, le satyre Marsyas rappelle le nom de Marcius3 Eckhel croit, non sans raison, que c’est la statue de Marsyas érigée au forum ; Marsyas, fils de Liber, est le symbole de la liberté dans les colonies du jus ilalicum, et son image sur les monnaies coloniales symbolise la possession du jus Latii. Sa statue se trouvait non seulement à Rome, sur le forum, comme symbole de la Liberté, mais dans plusieurs villes d’Asie Mineure et d’Afrique!. Quant à la colonne qu’on voit derrière la statue de Marsyas sur le denier de L. Censorinus, Cavedoni suppose que c’est celle dont parle Festus comme ayant été élevée à un comédien sur le Vulcanal.

Lieux de découverte (532 exemplaires)

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