Concordia (la Concorde)

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Denier Mussidia

Concordia ou la Concorde est l’une des divinités allégoriques des Romains. La bonne entente entre les citoyens, surtout entre les deux ordres de I’ État, si souvent divisés, devait être une déesse assez populaire à Rome. A diverses reprises, quand, après de longues discussions les patriciens et les plébéiens se sont réconciliés, on fonde à Rome un temple à la Concorde.

On adorait aussi la Concorde à la fête de famille des Caristia en février; le 1er avril, jour de Vénus et de la Fortune virile, les femmes l’invoquaient pour qu’elle maintienne la bonne entente entre elles et leurs maris. On lui adressait aussi des prières le 30 mars, à côté de Pax, de Vénus et de Salus. Cette déesse prit naturellement sous l’empire un tout autre caractère : elle reçut le nom d’Augusta et fut subordonnée aux intérêts de l’empereur et de la famille impériale. Ainsi Livie, la première impératrice, fonda un nouveau temple de la Concorde dont la fête fut le 11 juin, et restaura le temple de Camille en donnant à la Concorde qui y était adorée le surnom d’Augusta. Tibère l’inaugura sous cette nouvelle forme le 16 janvier de l’an 10 ap. J.-C.

Plus tard, la Concorde est souvent le symbole de l’union qui règne dans la famille impériale, représentée sur les monnaies des Antonins. Quand les deux fils de Septime Sévère, Caracalla et Géta, montèrent ensemble sur le trône, la Concorde détruisit elle-même le sacrifice qu’ils lui offraient, présage certain des malheurs qui devaient suivre. La Concorde était aussi fort adorée hors de Rome, toujours comme présidant à la bonne entente des différents ordres, ou bien encore à l’alliance de deux villes différentes.

Le type de la déesse, sur les anciennes monnaies romaines, est très simple. Elle a l’aspect d’une matrone imposante, la tête couverte d’un voile et surmontée d’un haut diadème ; au revers, deux mains unies lui servent aussi d’emblème. Sur une monnaie de la famille Vinicia elle est couronnée de lauriers, comme la statue que Tibère avait fait placer dans le temple consacré par ses soins, où les lauriers faisaient allusion à ses victoires sur le Rhin.

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« GiorcesBardo25 » di Giorces – Opera propria. Con licenza CC BY 2.5 tramite Wikimedia Commons.

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Christopher Merat

Je suis le rédacteur de ce site, numismate et avant tout passionné d'Histoire et de mythologie.